Τετάρτη 29 Μαρτίου 2017

"Clytemnestre ?" d’Andréas Staïkos au Théâtre « ΜΠΙΠ » d’Athènes

      La pièce d’Andréas Staïkos, intitulée Clytemnestre ? (écrite en 1974), est représentée au Théâtre « MPIP » à Athènes dans une mise en scène de Georgina Tzoumaka. L’on peut dire que cette pièce de l’écrivain grec est classée parmi les textes caractéristiques et emblématiques au sein de l’esthétique proposée par le méta-moderne. Celui-ci réunit les vieilles habitudes de la coexistence du moderne et de l’élément qui le dépasse tout en amplifiant sa signification et sa manière de faire. Cela veut dire que le méta-moderne s’ouvre à une vision du monde contrôlée par le besoin de créer une nouvelle possibilité. Pris dans l’amas d’une certaine matière première, la chose qui apparaît pour la première fois quelque part, est censée portée en elle une espèce de révolte. Ce comportement accuse la vision du monde en place, perturbée pourtant par l’ « intrus ».
        Clytemnestre ? d’Andréas Staïkos en constitue un tout syntagmatique, classique dans une première approche. Cependant, le titre est à la fois porteur d’une mise en doute et véhicule de l’axe paradigmatique, donc fonctionnelle au niveau de la pragmatique concernant le point d’interrogation. Andréas Staïkos met sur pied un projet de dramaturgie moderne. Il commence au niveau d’unité paradigmatique et archétypique. Sa Clytemnestre s’appuie sur la technique de l’intertexte s’éloignant considérablement du centre énergétique du texte d’origine : Deux comédiennes, jaillies d’une société contemporaine, sont en tournée suivant leurs besoins artistiques et financiers. Elles se lancent dans l’apprentissage de leur rôle mais elles oublient les paroles. Elles commencent donc à proférer un nouveau texte basé sur les répliques du poète tragique dans l’Antiquité grecque. 
          La mise en scène de Georgina Tzoumaka vise à mettre en relief les figures mythologiques de Clytemnestre et d’Electre tout en offrant le plaisir d’un spectacle sensuel et « copieux ». Le spectateur devient le témoin d’une agitation toute naturelle étant donné que la mère et la fille sont considérées comme rivales et même ennemies. Georgina Tzoumaka dédouble les personnages de l’action et mêle l’humeur de deux comédiennes, fatiguées par la tournée, avec le tragique de deux héroïnes connues de l’antiquité. Christina Dendrinou et Maria Branidou incarnent avec ardeur les deux personnages de Staïkos et s’entreprennent également à définir et à indiquer l’espace qui les entoure comme entité spécifique et en même temps œcuménique. 

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