On retrouve chez l’auteur un esprit d’utopie et de résistance, consistant à mêler rêve et réalité afin d’ouvrir au théâtre, le champ des possibles. Avec un esprit adapté au nouvel état de la planète, de l’Europe et au désenchantement du monde. Son écriture et son travail scénique mêlent théâtre et formes non‐dramatiques, musique, danse et une matière documentaire. Cet opéra parlé, écrit en 2012, participe d’un récit épique où son auteur crée un espace et une esthétique de la dislocation et du réagencement permanent, à l’image d’un monde-champignon qui se dresse, s’écroule et renaît sans relâche.
A partir d’une thématique de l’argent et du profit, l’écrivain veut provoquer notre conscience et il critique l’existence même, sans bavardage. Il en transpose ici la question la plus aigüe: celle de la valeur des choses. Dans un monde qui tourne selon les actions de la Bourse, l’homme réagit comme une marionnette vouée aux principes du capitalisme. L’Italien Charles Ponzi (1882-1949) émigra aux États-Unis au début du vingtième siècle et monta à Boston une monumentale escroquerie dont s’est ensuite inspiré Bernard Madoff… Fondée sur un principe simple, une structure pyramidale avec des intérêts versés aux épargnants prélevés sur les sommes placées par les souscripteurs suivants. Mais pour que les recettes couvrent ces versements, il faut évidemment une croissance permanente des souscriptions… Souvent condamnée et strictement interdite, cette pratique, très dangereux, ne peut fonctionner très longtemps! Mais Charles Ponzi garantissait aux investisseurs 50% d’intérêts en quatre-vingt dix jours! Une escroquerie devenue emblématique des fausses promesses de la Finance et dont la crise des «subprimes » est le plus récent écho.
Michalis Sionas a conçu une mise en scène minimale -ni musique ni danse- avec, pour seuls accessoires, deux téléphones, des billets de banque et des journaux. Il met en valeur les improvisations corporelles et le jeu des acteurs qui excellent dans la narration. Dans une salle carrée, rien d’autre que des bancs. Au début, les personnages restent muets et immobiles. Par la suite, parole et mouvement emplissent la scène et donnent vie aux aventures de Ponzi. Séquence après séquence, Diamantis Adamantidis (Ponzi), Tryfonia Aggelidou, Yannis Sampsalakis et Maria Hanou interprètent plus des trente personnages de cette histoire. Le metteur en scène met en avant un discours politique qui mène du particulier au général et nous nous sentons tous concernés. Un spectacle à ne pas manquer !
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre 104, 41 rue Evmolpidon, Athènes. T. : 0030 34 55 020
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre 104, 41 rue Evmolpidon, Athènes. T. : 0030 34 55 020
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