Une conférence de haute conception théâtrale vient détruire toutes les idées reçues sur un événement similaire. Conférence, un mot qui sonne souvent comme un ensemble de discours académiques interminables, obscurs et ennuyeux, uniquement compréhensibles par les experts qui y participent. Conférence Iranienne (2018) une pièce mise en scène de façon exceptionnelle par Christos Theodoridis, ressemble à un symposium scientifique aux implications et au point culminant, imprévisibles.
Le lecteur ou spectateur, constamment vigilant, identifie, approuve ou désapprouve, s’indigne et cherche anxieusement des réponses. Le titre de l’œuvre fait penser à celui d’une analyse politiques-clés sur la difficile question de l’Iran et sur la guerre géopolitique sévissant au Moyen-Orient.
L’action se déroule à Copenhague (Danemark) un pays «insouciant», dans l’amphithéâtre d’une université; quelques éminents orateurs développent leur point de vue avec ferveur, passion… et en toute sécurité, sur les suites désastreuses des guerres mondialisées. Ils n’ont jamais vécues personnellement ces situations mais s’appuient sur plusieurs sources d’information, en fonction de leur idéologie…
Contributions-monologues et dialogues parfois conflictuels mais toujours aux limites de la décence… propre à une institution universitaire. Les personnages sont ramenés à des corpus d’idées et représentent des positions socio-politiques et religieuses opposées. Une arène d’idéologies et visions du monde pour ceux qui arbitrent le destin des nations.
Les délégués aborderont ici des thèmes touchant plus largement à l’existence humaine, comme le rôle et la signification de la religion: Dieu existe-t-il et, si oui, fixe-t-il notre destin? Pourquoi permet-il qu’il y ait des injustices et inégalités sociales, et ses guerres où des gens sont tués ? Pourquoi les Droits de l’homme sont-ils violés? Pourquoi les femmes sont-elles encore vues comme inférieures aux hommes? Quelles sont les limites de la liberté de chacun? Quel rôle joue la chance dans la construction du bonheur? Quel est le secret de la réussite? Pourquoi l’amour n’existe pas ? Pourquoi la communication est-elle perdue et, en définitive, quel est le sens de la vie d’une femme ou d’un homme ?
Les délégués aborderont ici des thèmes touchant plus largement à l’existence humaine, comme le rôle et la signification de la religion: Dieu existe-t-il et, si oui, fixe-t-il notre destin? Pourquoi permet-il qu’il y ait des injustices et inégalités sociales, et ses guerres où des gens sont tués ? Pourquoi les Droits de l’homme sont-ils violés? Pourquoi les femmes sont-elles encore vues comme inférieures aux hommes? Quelles sont les limites de la liberté de chacun? Quel rôle joue la chance dans la construction du bonheur? Quel est le secret de la réussite? Pourquoi l’amour n’existe pas ? Pourquoi la communication est-elle perdue et, en définitive, quel est le sens de la vie d’une femme ou d’un homme ?
Les neuf délégués, assis face public, prennent la parole devant les micros. Côté jardin, à un petit bureau, une secrétaire silencieuse (Xenia Themeli). Et côté cour, le dynamique Philip Rasmussen, professeur de relations internationales, chargé de présider les interventions et modérer les débats… Georges Kissandrakis joue ce personnage avec agilité et les spectateurs peuvent intervenir et poser des questions (certaines…préparées) et cette interactiai est intéressant.
Les travaux s’ouvrent sur la position froidement rationnelle de Daniel Christensen, enseignant de lettres classiques et activiste du mouvement international European Islam (Marios Manthou). Oliver Larsen, eneignant de théologie (excellent Michel Pitidis) va provoquer la première explosion. Mais avec un discours argumenté et un dynamisme qui étonne son interlocuteur, Astrid Petersen journaliste militante des Droits de l’Homme (Eleftheria Angelitsa) prône la devise: « Vivre, apprendre le monde, penser librement et aimer ».
Emma Schmidt-Pulsen, épouse du Premier ministre danois, figure connue de la télévision et présidente de l’organisation caritative mondiale Inter Action (Chryssi Bachtsevani) décrit avec éloquence et sensibilité, le bonheur qui se lit sur le visage des pauvres habitants d’un hameau péruvien, en contraste avec l’anxiété et la vacuité de l’existence de riches Occidentaux.
L’analyste politique Magnus Thomsen (incarné avec une riche expressivité par Paris Alexandropoulos) a des idées racistes d’extrême droite. L’acteur révèle avec franchise le traumatisme psychique de son personnage qui, enfant, a subi les attouchements d’un prêtre son enfance.
Gustav Jensen, philosophe et écrivain danois est remarquablement joué par Dimitris Mandrinos et le Père Augustin de l’Église évangélique luthérienne danoise se lance dans une allocution extravagante (Aris Laskos). Mais l‘aspect de la conférence change quand arrive Pasqual Andersen, chef de l’Orchestre national (Vassilis Triffoultsanis). Il a une présence subversive et des gestes significatifs)
Le discours final est prononcé par la poétesse iranienne Shirin Shirazi. Lauréate du Nobel, libérée après vingt ans d’assignation à résidence, elle a vécu sous le régime autoritaire du pays, le thème de cette conférence. Niki Chryssofaki, captivante, l’interprète avec simplicité.
Difficile de retranscrire les émotions intenses ressenties quand le chef d’orchestre donne le signal: l’un après l’autre, les délégués se lèvent et tous se lancent dans une bacchanale, apogée d’un tourbillon scénique. Sur une chorégraphie de Xenia Themeli, les acteurs mettent les sens en émoi, sans aucune exagération. Et tout le public a alors envie de se lever et danser ! Nous attendons avec impatience que soit publiée la traduction d’Isabelle Konstantinidou. Une expérience théâtrale cathartique à ne pas rater !
Nektarios-Georgios Konstantinidis
ΠΛΥΦΑ, Bâtiment 7 A, 39 rue Korytsas, Votanique, Athènes. T. : 0030 2103473642.
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