La pièce de Dimitris Dimitriadis,
écrite en 2011 et intitulée Moisson, sans article défini ou
indéfini, focalise sur les relations interpersonnelles, ainsi que sur la
manière de communiquer l’un avec l’autre. Notons que la situation dans laquelle
nous vivons attachés et étroitement liés avec des objets, comme le portable par
exemple, nous oblige à suivre une « philosophie » de communication
indirecte, presque jamais directe. Mais, même dans des circonstances ennemies
de toute communication possible, les nouvelles arrivent et souvent pour
souligner une catastrophe. Le dicton, « pas de nouvelles, bonnes
nouvelles », semble exilé au pays de l’espoir. Dans ce pays, le trou obscur
de la mémoire invente des façons de faire passer inaperçues la déception et la
misère, toute intérieures de celui qui aime comme de celui qui hait.
L’auteur grec, à travers cinq
personnages « présents » dans le lieu de l’action et deux autres
« absents », qui se manifestent de par le portable, avance très loin
dans le comportement de ses héros incarnant des unités symboliques. En outre,
l’objet de la communication, durant l’action dans la pièce de Dimitriadis, ne fait qu’exprimer sa
présence d’objet « extatique », dans le sens qu’il dépasse les
limites de ses possibilités d’être en même temps un sujet. Identifié, l’on
pourrait dire, à la personne hors-scène qui fait irruption dans la vie des cinq
vacanciers, le téléphone portable « détruit » le lieu de sa
provenance. Ensuite, il « détruit » l’harmonie promise de cet autre
endroit, l’hôtel luxueux à Acapulco, qui « garantit » la paix et le
bien être des vacances. Pourtant, il y a un vacuum qui crée une situation
interne dans chacun des personnages se sentant, peut-être, porteurs de ce vide
incurable, le vide d’une existence en péril.
La mise en scène de Dimitris Tarloou met l’accent sur la
coexistence de l’harmonie spatiale en conflit avec l’espace intérieur des
personnages de l’action. Nous nous trouvons dans un hôtel de luxe qui accueille
des vacanciers apparemment insouciants et loin des besognes de tous les jours.
La couleur verte domine dans le décor d’Hélène Manolopoulou, qui a fait aussi les costumes. Dimitris Tarloou ne fait qu’à suivre, à vrai dire, le discours de Dimitris Dimitriadis ainsi que les
didascalies du texte. Il est à noter que la mise en scène focalise sur la peur
de la menace, une menace toute inconnue, représentée sur scène par des figures
perpétuellement mouvantes en guise des corps fantasmatiques qui ajoute sur le
suspense de l’attente. Les comédiens, Anna Mascha (Zouzou), Périclès Moustakis (Roumi), Nicos Psarras (Assour), Alexia Kaltsiki (Likra) et Maro Papadopoulou (Bona), incarnent une
collectivité caractéristique dont le souci est de passer quelques jours dans le
bien être de l’insouciance. Chacun d’eux se manifeste dans le rôle, qui lui est
confié, avec beaucoup d’ardeur tout en défendant sa propre personnalité
d’acteur.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
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