Le Bocal est un monologue dramatique à deux
« extensions » suivant la qualification de sa structure scénique par
l’auteur même, Tzeni Dagla. En
effet, madame Dagla écrit un texte destiné pour la scène et y traite le
problème de la solitude absolue d’une femme indépendante et tout à fait
émancipée, sauf dans ce qu’on pourrait appeler le monde intérieur ! Cet
espace interne est, à vrai dire, habité par diverses « populations »
psychologiques, d’un côté et de l’autre côté par des silhouettes vraies ou
imaginaires, qui retentissent comme des espèces d’échos venues de rêves
renversés et souvent, comme les voix de nos cauchemars. Après tout, le
monologue de la dramaturge grecque cueille attentivement le pathos personnel et
le rend œcuménique.
On s’y reconnaît en tant que
spectateur qui attend sa récompense à travers les lignes du texte énoncé et
« joué » par l’excellente comédienne Mania Papadimitriou, qui interprète le corpus central de la pièce.
En outre, la mise en scène d’Aspa
Tobouli n’exagère pas en ce qui concerne l’utilisation d’images en dehors
de ce que le personnage monologuant raconte : juste l’éclairage bien
efficace d’Apostolos Tsatsakos et
les vêtements de Christina Papoulia
y compris la perruque. Mania
Papadimitriou se déplace dans l’espace du théâtre et se présente très
expressive conformément les changements de ton du personnage de Lucie. La
musique est choisie par Dimitris
Iatropoulos. Notons que le jeune comédien Efthymis Christou incarne avec beaucoup de justesse les émigrés,
Ahmed et Soufi en les incorporant à l’ensemble du monologue. Aussi bien la
comédienne Mania Papadimitriou que
le comédien Efthymis Christou jouent
avec beaucoup de vivacité et soulignent ainsi les trouvailles caractéristiques
de la mise en scène d’Aspa Tobouli. D’ailleurs,
les deux acteurs mettent en valeur le symbolisme du bocal et de ce que
signifient l’objet et son contenu, c’est-à-dire l’eau et le poisson rouge. Il
est à noter que le poisson porte le prénom Lucie comme le personnage de la
pièce. En fait, le monologue et sa mise en scène indiquent pleinement la mise
en abyme de la torture tout entière qui unit l’espace de chacun à l’espace de
tous. En fin de compte, le poisson rouge nage dans son habitation aquatique
tandis que dans la mer méditerranéenne « nagent » et s’y perdent à
jamais les Ahmed et les Soufi…
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre « Fournos », 168 rue Mavromichali,
Athènes, tél. 00 30 210 64 60 748
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