Le spectacle de Lilo
Baur, présenté au Théâtre « Rex », dans le cadre du Festival d’Athènes,
est basé sur de petites histoires de l’écrivain italien Dino Buzzati. L’élaboration
dramaturgique de Lilo Baur et de Kostas Filippoglou focalise sur l’idée
d’une chute. Mis à part le côté léger et presque amusant, annoncé par le titre,
« La fille qui tombe, tombe, tombe »,
le sujet est plutôt sérieux et ouvert à de multiples interprétations concernant
la thématique. En effet, la chute du dernier étage d’un gratte-ciel ne pourrait
être un conte de fées comme « Alice au pays des merveilles ». D’ailleurs,
la chute de la fille s’inscrit dans le présent continu qui est un clin d’œil de
la part de l’écrivain italien mais surtout de la part de la metteure en scène. Lilo Baur manipule avec exactitude et
justesse incomparable son matériel en créant ainsi une esthétique qui
renouvelle la tradition du théâtre mimétique. Le présent continu du titre se
réfère à un véritable parcours dont le départ c’est la chute vertigineuse de la
fille. Le trajet semble toucher l’infini et n’offre aucun moment de repos. Au
contraire, l’être qui tombe s’élance dans une véritable aventure de l’expérience
du corps humain, de l’esprit qui l’habite et de la morale en tant que grandeur
philosophique.
La représentation fut une
révélation pour les spectateurs grecs qui ont apprécié le jeu de l’éclairage
dans un espace presque vide dans lequel des silhouettes minuscules, l’on
dirait, apparaissent pour dialoguer avec la fille durant sa chute. Les présences
en question couvrent une certaine gamme d’occupations et de préoccupations
humaines dans un quotidien dont on n’a pas de véritables informations. Cependant,
la fille qui tombe rencontre ces silhouettes et assure une communication avec
elles allant très loin dans un scepticisme salutaire, pareil à une sorte de
catharsis. Il faut souligner le fait de l’absence de tout décor réaliste ou
naturaliste. La metteure en scène préfère de petites métaphores au détriment de
grandes métonymies. Cela veut dire que l’acteur porte dans son corps la
transformation du caractère, quand il le faut, et utilise sa corporalité afin
de créer une esthétique du baroque moderne, l’on pourrait dire. En d’autres
mots, les gestes corporelles des comédiens contribuent à l’élaboration d’une
esthétique qui d’abord nous surprend par sa mise en miettes d’instantanés
appropriés. Après tout, les compositions séparées mènent par la suite au
résultat souhaité, c’est-à-dire à la création des microcosmes entiers. Enfin,
on a pu voir un spectacle qui a décliné la tentation de la vidéo projection
pour retrouver les traces de la corporalité en harmonie avec la parole.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre « Rex », 48, rue Panepistimiou,
Athènes, 4 – 5 – 6 juillet 2017
Tél. 0030 210 33 05 074
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