Prosateur et auteur dramatique
russe, influencé par le symbolisme sans appartenir au mouvement dont certains
membres le rejetaient, Andreïev Leonide (Orel 1871 – Neïvala, Finlande, 1919)
signe La Vie de l’homme (1907), Le Roi-faim (1908), Les Masques noirs (1909), Celui
qui reçoit des gifles (1915) etc. Son théâtre, à l’écriture assez rude, est
hanté jusqu’au morbide par la solitude de l’homme face à la mort, par la
frontière insaisissable entre la folie et la raison, par la noirceur de la vie
sociale.
La nouvelle Les Sept Pendus (1908) trace les
derniers jours de la vie de sept condamnés à mort. Cinq terroristes qui
planifiaient l’assassinat du ministre d’économie, un bandit, voleur et assassin
russe venant de Orel et un fermier estonien qui a tué son maître et a tenté de
violer la femme du maître. Coincés dans une petite cellule, les personnages
attendent l’annonce de leur exécution par pendaison. Chaque prisonnier qui
prend la parole, juge ses actes, articule sa propre vérité, étale ses souvenirs,
essaie de se justifier, défend sa vision du monde, lutte avec son destin et
exprime ses sentiments face à l’état inconnu et irrévocable de la mort.
L’écrivain russe forme un huis clos amer où le compte à rebours force l’homme
de montrer et partager ses inquiétudes et ses angoisses.
Angélique Paspaliari choisit
des passages du texte, crée des forts dialogues qui dévoilent l’état
psychologique des prisonniers et focalise sur les relations contradictoires qui
se forment durant cette terrible attente de la peine capitale. La mise en scène
souligne les différentes mentalités et les débats idéologiques auxquels se
livrent les personnages. Le décor est simple, les planches d’une longueur de
deux mètres tracent les lignes de démarcation d’une cellule. Les comédiens
incarnent les caractères d’une façon chaleureuse, parfois ils exagèrent ou ils
crient trop fort, mais toujours soucieux de décrire les nuances sentimentales.
Konstantinos Dalamagas (Ivan Ianson) colore à travers ses expressions l’injustice
de son châtiment et sème la peur, la panique tout en implorant la pitié.
Stergios Kontakiotis (Micha le Tzigane) joue d’une façon extraordinaire mais
« dangereuse » aussi, parce qu’il baigne tout le temps entre un
burlesque exprimant la mentalité du héros et un grotesque qui reflète la
situation présente. Konstantinos Gogoulos (Werner) et Dimitris Papavassiliou
(Serge) développent chacun sa propre rhétorique sur les événements qui ont
marqués les personnages. Charis Chiotis (Vassili) n’approfondit guère au status
quo du condamné et reste à la surface de l’interprétation à travers des moyens
extérieurs (cri, gestes). Aggeliki Paspaliari (Tania) et Athanassia Kourkaki
(Moussia) figurent en tant que des forces « douces » qui entraînent
l’équilibre à un espace plein de tension.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Tempus Verum, 19 rue Iakchou, Gkazi, Athènes, T. : 0030 210 34
25 170
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