Κυριακή 8 Απριλίου 2018

Les Sept Pendus d’Andreïev Leonide, adaptation théâtrale d’Angélique Paspaliari, mise en scène de Konstantinos Gogoulos et Angélique Paspaliari



       Prosateur et auteur dramatique russe, influencé par le symbolisme sans appartenir au mouvement dont certains membres le rejetaient, Andreïev Leonide (Orel 1871 – Neïvala, Finlande, 1919) signe La Vie de l’homme (1907), Le Roi-faim (1908), Les Masques noirs (1909), Celui qui reçoit des gifles (1915) etc. Son théâtre, à l’écriture assez rude, est hanté jusqu’au morbide par la solitude de l’homme face à la mort, par la frontière insaisissable entre la folie et la raison, par la noirceur de la vie sociale.
       La nouvelle Les Sept Pendus (1908) trace les derniers jours de la vie de sept condamnés à mort. Cinq terroristes qui planifiaient l’assassinat du ministre d’économie, un bandit, voleur et assassin russe venant de Orel et un fermier estonien qui a tué son maître et a tenté de violer la femme du maître. Coincés dans une petite cellule, les personnages attendent l’annonce de leur exécution par pendaison. Chaque prisonnier qui prend la parole, juge ses actes, articule sa propre vérité, étale ses souvenirs, essaie de se justifier, défend sa vision du monde, lutte avec son destin et exprime ses sentiments face à l’état inconnu et irrévocable de la mort. L’écrivain russe forme un huis clos amer où le compte à rebours force l’homme de montrer et partager ses inquiétudes et ses angoisses.
       Angélique Paspaliari choisit des passages du texte, crée des forts dialogues qui dévoilent l’état psychologique des prisonniers et focalise sur les relations contradictoires qui se forment durant cette terrible attente de la peine capitale. La mise en scène souligne les différentes mentalités et les débats idéologiques auxquels se livrent les personnages. Le décor est simple, les planches d’une longueur de deux mètres tracent les lignes de démarcation d’une cellule. Les comédiens incarnent les caractères d’une façon chaleureuse, parfois ils exagèrent ou ils crient trop fort, mais toujours soucieux de décrire les nuances sentimentales. Konstantinos Dalamagas (Ivan Ianson) colore à travers ses expressions l’injustice de son châtiment et sème la peur, la panique tout en implorant la pitié. Stergios Kontakiotis (Micha le Tzigane) joue d’une façon extraordinaire mais « dangereuse » aussi, parce qu’il baigne tout le temps entre un burlesque exprimant la mentalité du héros et un grotesque qui reflète la situation présente. Konstantinos Gogoulos (Werner) et Dimitris Papavassiliou (Serge) développent chacun sa propre rhétorique sur les événements qui ont marqués les personnages. Charis Chiotis (Vassili) n’approfondit guère au status quo du condamné et reste à la surface de l’interprétation à travers des moyens extérieurs (cri, gestes). Aggeliki Paspaliari (Tania) et Athanassia Kourkaki (Moussia) figurent en tant que des forces « douces » qui entraînent l’équilibre à un espace plein de tension.

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Théâtre Tempus Verum, 19 rue Iakchou, Gkazi, Athènes, T. : 0030 210 34 25 170

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