Δευτέρα 2 Απριλίου 2018

Tailleur pour dames de Georges Feydeau, traduction – mise en scène de Dimitris Mylonas


     Cette comédie, en trois actes, a été créée au Théâtre de la Renaissance, le 17 décembre 1886 et se joue encore avec succès dans le monde entier. Georges Feydeau porte à leur point culminant les situations humaines propres à son sujet de prédilection : la guerre des autres. Autre terrain c’est la dénonciation de la bourgeoisie bien-pensante et de son hypocrisie. Dans cette pièce se révèle la méthode adoptée par le dramaturge pour revivifier le genre du vaudeville au moment où la concurrence de l’opérette l’affaiblit : conserver le mécanisme de l’intrigue, mais le porter à un point de complexité inouï, susceptible de conférer un nouvel intérêt aux situations éculées. Comme l’a dit Feydeau, son travail consiste à construire une pyramide à l’envers : partir de la pointe (l’incident fondateur) et élargir par démultiplication des fils ou des rouages. Par exemple, la scène finale du deuxième acte découle en toute logique des situations préparées à l’acte précédent : les reconnaissances s’enchaînent au gré des entrées (« Ma femme ! »/ « Mon mari ! ») et enferment chaque personnage dans un engrenage fatal. Soumis aux lois de la physique et de la mécanique, les corps se chosifient, s’échangent comme les témoins d’une course de relais, tombent inertes ou arpentent l’espace scénique, mus par d’invisibles ressorts. La scène est soumise à un tempo irrésistible, par lequel se figure une sorte de fatalité comique déshumanisante. Cette négation de la vie est à la fois hilarante et inquiétante. Elle inspirera au philosophe Henri Bergson sa célèbre définition du comique : du « mécanique plaqué sur du vivant ».
      La mise en scène de Dimitris Mylonas suit les rapides rythmes farcesques tout en réunissant les ingrédients de l’ « explosion de la bombe ». Le burlesque des situations se crée à travers des improvisations des comédiens qui projettent une espèce de modernité sans s’éloigner de l’esprit du texte. Tout se base à l’abstraction et au terrain du symbole. D’ailleurs, le décor d’Amalia Adoni impose les portes roulantes en tant que objet-extase qui connote l’entrée à la vie privée. Une porte fermée provoque l’imagination et la curiosité par rapport aux secrets qui sont peut-être cachées. Les portes roulantes aident les comédiens non seulement à définir l’espace de chaque scène mais à compléter aussi les non-dits d’un langage plein de sous-entendus ! Il n’y a pas de psychologie chez Feydeau. Aux acteurs d’être sans cesse dans la sincérité et d’aller au bout de leurs intentions, toujours dans l’immédiateté ! Alexandros Bourdoumis, Marouska Panagiotopoulou, Hélène Vaitsou, Anna Elefanti, Efthymis Balagiannis, Dimosthenis Filippas, Hélène Stravodimou, Marie Chanou et Yannis Sampsalakis interprètent leurs rôles avec justesse, en pleine énergie, sans se limiter à la caricature ni à l’exagération qui exige cet espèce de théâtre. Il faut absolument noter la contribution des costumes désignés par Miltos et les éclairages de Giorgos Agiannitis. Ce dernier verse dans l’espace une lumière qui dévoile les notions cachées par la trivialité de l’habitude. 

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Apo Michanis Theatro, 13 rue Akadimou, Athènes, T.: 0030 210 52 32 097   

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