Chez ce célèbre écrivain, souvent le narrateur lui-même dénonce l’état fictif du récit qu’il est en train de raconter au passé, avec des interventions au présent comme dans cette nouvelle écrite en français en 1946. L’Histoire vient rejoindre la narration qui, elle-même, s’inscrit dans l’Histoire, en dénonçant la fiction au passé.
Le texte s’ouvre sur ces mots : «Je ne sais plus quand je suis mort. Il m’a toujours semblé être mort vieux». Début plein d’une ironie typiquement beckettienne mais qui pose question: qui assume la narration? Le titre de la nouvelle fait allusion à un objet du récit (une petite fiole) mais renvoie aussi à la narration elle-même, apaisante dont son statut de vérité qui semble garanti par l’emploi de la première personne, est pourtant d’emblée mis à mal: «Je mènerai néanmoins mon histoire au passé, comme s’il s’agissait d’un mythe ou d’une fable ancienne. »
Le texte s’ouvre sur ces mots : «Je ne sais plus quand je suis mort. Il m’a toujours semblé être mort vieux». Début plein d’une ironie typiquement beckettienne mais qui pose question: qui assume la narration? Le titre de la nouvelle fait allusion à un objet du récit (une petite fiole) mais renvoie aussi à la narration elle-même, apaisante dont son statut de vérité qui semble garanti par l’emploi de la première personne, est pourtant d’emblée mis à mal: «Je mènerai néanmoins mon histoire au passé, comme s’il s’agissait d’un mythe ou d’une fable ancienne. »
Le metteur en scène a adapté le texte pour la scène avec une série des micro-séquences narratives qui renforcent la théâtralité et cette sorte de performance où la parole a une place prépondérante, est accompagnée de vidéos et d’enregistrements sonores. Des images successives où alternent dits et non-dits et qui renvoient aux personnages de Fin de partie et d’En attendant Godot…
La scission du «je» entre plusieurs paroles contradictoires impose une distance critique par rapport à la narration et les deux comédiens dialoguent entre eux. Mais en fait, ce sont ici deux facettes du moi profond. L’âme et l’esprit. La conscience et l’émotion. Spyros Varellis et Despina Sarafidou incarnent de façon exceptionnelle la bipolarité de leur personnage monologuant, qui baigne entre rêve et cauchemar, vie et mort, passé et présent, mémoire et oubli, réalité et fiction. Ici, la littérature est le remède, et l’autofiction, une planche de salut. Un spectacle de haute qualité, à ne pas manquer !
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Fournos, 168 rue Mavromichali, Athènes. T. : 0030 210 6460748.
Le texte est tiré de Nouvelles et textes pour rien, Editions de Minuit.
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