Une tragédie écrite en 430 av. J.C. mais rarement jouée. Pourtant très actuelle, puisque fondée sur le thème de l’asile politique et sur l’inviolabilité du demandeur ou « suppliant »… Et elle pose la question de savoir en quoi consiste la liberté d’un pays et son attitude à l’égard de ceux qui attentent à son intégrité ou qui essaient de lui imposer des lois qui ne sont pas les siennes.
Dans Les Héraclides,
l’action en deux parties peu liées entre elles, semble, à plusieurs
endroits, lacunaire et plate. Avec un chœur nombreux et des personnages
principaux qui sembler sans grand intérêt leurs interprètes. Eurysthée
exerce une persécution sur les enfants d’Hercule après la mort de leur
père mais ils trouvent asile à Athènes auprès du roi Démophon, fils de
Thésée. Les Héraclides, conduits par le vieil Iolaos, l’ancien
compagnon d’Hercule, se sont réfugiés au pied de l’autel de Zeus, à
Marathon.
Un héraut d’Eurysthée vient les en arracher et Démophon prend leur
défense. Le héraut se retire en menaçant les Athéniens de la guerre, au
nom d’Argos et de son roi. Un oracle prédit que, pour gagner la guerre,
il faudra sacrifier une jeune et noble vierge de noble. Macaria, une des
filles d’Hercule accepte de se sacrifier. Les Athéniens gagnent la
guerre et captivent Eurysthée qu’ils remettent entre les mains
d’Alcmène, la mère d’Hercule, qui fait partie, elle aussi, des réfugiés.
Contre les coutumes athéniennes qui respectent la vie des prisonniers
de guerre, Alcmène ordonne pourtant la mort d’Eurysthée.
Cette tragédie est faite de changements extrêmes, retournements subits, voire improbables… Des vieux redeviennent jeunes, des jeunes perdent leur vie en se sacrifiant à l’autel d’un dieu sanguinaire, des rois sont prêts sous la pression des événements, à renier leurs promesses et à offenser les coutumes de leur pays qu’auparavant, ils défendaient passionnément. Et les ennemis se révèlent être, sinon des amis, du moins plus utiles que des amis qui, eux favorisés, se montreront vite très malfaisants. Loin de toute idée de xénophobie, Euripide attire notre attention sur la nature changeante des humains, plus que sur l’exil et l’immigration.
Kostas Papakonstantinou et Artemis Grymbla recréent le mythe lui-même et la violence de cette pièce avec un sens caustique. Ils veulent réveiller la conscience politique du public et donnent à ces Héraclides un sens compréhensible à nos contemporains, en actualisant le texte et en créant des rapports dialectiques entre passé et présent. Des pans de coton blanc représentent l’espace de l’autel et sur le plateau, un seul accessoire: une branche… Cinq acteurs, eux aussi tout en blanc, jouent avec passion les huit personnages de cette tragédie. La musique, les paroles de la chanson, les fortes lumière font sens et renforcent la belle théâtralité de ce spectacle.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Olvio, 7 rue Falaissias, Votanique, Athènes. T. : 0030 2103414118
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