Παρασκευή 1 Σεπτεμβρίου 2017

Perses d’Eschyle par l’Organisation Théâtrale de Chypre – Festival d’Athènes 2017

     
       Les Perses d’Eschyle est une tragédie historique, basée sur la bataille de Salamine et écrite quatre ans après la victoire des grecs. Pourtant, le poète tragique place l’action à Soussa, la capitale des Perses. Là, ce n’est pas le roi Xerxès qu’on attend mais c’est plutôt le fils Xerxès qu’on se prépare à recevoir : Atossa, la reine-mère attend son fils dans une grande intensité causée par le pressentiment de la défaite. Eschyle, dans cette tragédie, met surtout l’accent sur la sentimentalité et l’émotion jaillies de par la mise en place de la relation archétypique entre la mère et le fils.

     La représentation de la tragédie dans le théâtre ouvert Hérode atticus, aux pieds de l’Acropole, fut menée par Aris Biniaris, metteur en scène et musicien à la fois. Notons que Biniaris emploie ses deux fonctions dans le but de présenter au public un spectacle tout à fait particulier. En effet, il s’appuie sur la prosodie de la traduction de Panaghiotis Moullas qui garde la rime et souligne de cette façon la poéticité du texte. Le spectacle réunit harmonieusement les sons de la voix des comédiens qui débitent leurs paroles ainsi que les sons de deux tambours. Les instruments musicaux donnent le ton avec  efficacité au mouvement du corps des comédiens. Il faut souligner que cette jonction crée l’impression d’un vertige corporel qui fait référence aux danses orientales de Derviches. D’ailleurs, au moment crucial de l’appel du roi mort Darius, aussi bien Atossa que le Chœur se laisse aller à un rituel aux mouvements débridés, pathétiques et cruels dans sa conception. Aris Biniaris a su marier ensemble la musique et la parole et a obtenu un résultat extrêmement riche de connotations rythmiques et spectaculaires. Il a donc pu tirer un grand profit concernant l’esthétique du spectacle étant donné qu’il a transformé convenablement le mot en image. Par exemple, l’arrivée et l’exposition de Xerxès sur scène offre généreusement l’image intacte de la parole débitée par le Messager. C’est l’apogée de la notion du tragique et de la parole muée en image : Xerxès arrive humilié et dans la plus grande déchéance de ses habits de roi comme pour justifier les descriptions du Messager.
  Karyofyllia Karambeti n’a pas pu trouver le fil conducteur d’Atossa et s’est éloigné considérablement de l’archétype de la mère. La comédienne n’a pas pu garder l’ampleur du personnage qui se rétrécie d’une manière caractéristique. Charis Charalampous répond grosso modo aux exigences du rôle de Messager. De même, Nikos Psarras (Darius) et Antonis Myriagkos (Xerxès) défendent leur contribution avec aisance.
     L’Organisme Théâtral de Chypre, à travers cette tragédie d’Eschyle, a fait une production de haute qualité.

Nektarios-Georgios Konstantinidis


Spectacle vu le 30 août au Théâtre Hérode atticus (en grec, sous-titré en anglais) 

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