Robert Lepage est un
homme du théâtre et du cinéma contemporain qui concentre en lui les fonctions d’animateur,
de metteur en scène, de dramaturge et de comédien. L’on peut dire que Lepage se produit sur le plateau comme
une machine spectaculaire dans le sens d’un créateur qui transforme le mot en
image significative. En effet, l’artiste canadien « promulgue » ses
propres lois de la scène, à commencer par la fonction de haute surveillance
concernant le spectacle qui l’offre à son public. Robert Lepage s’avère un travailleur infatigable du théâtre qu’il
connaît à fond ainsi qu’on a pu voir dans son dernier spectacle, au titre
énigmatique « 887 », à
Athènes. La scénographie grandiose se matérialise grâce à une maquette –
installation qui donne au spectateur la possibilité de voir l’intérieur d’une
maison. Toutefois, le décor concentre et combine les objets et les localités
qui sont enrichis par les projections de vidéo. Ainsi, le langage du théâtre
rencontre le langage filmique. Il est à noter que dans son solo multimédia
performance, Lepage se présente
comme un animateur qui s’engage à exécuter devant le public une partition particulièrement
intéressante : Il se place dans une position d’un homme qui nous livre des
détails de sa vie. De cette façon, l’artiste québécois pratique sur scène l’ « autofiction »,
selon ses propres mots. Par ailleurs, il exploite avec une extrême douceur les
moments des expériences d’enfant tout en traversant les âges de sa vie jusqu’à
présent. A l’aide de l’esthétique de la minuscule, Lepage se construit une ambiance faite de petites images censées
présenter les macrostructures de son univers à lui. Les souvenirs de l’enfance,
de l’adolescence, de l’âge adulte s’étalent généreusement comme des confessions
sincères face au public. Le comédien part depuis une image minime et offre au
public un grand spectacle dans lequel défilent des fastes inattendus, même si
le discours est toujours attaché à l’esthétique de la parole simple et
quotidienne. Ici, l’appui technologique y est pour quelque chose et surtout
quand il faut que l’élément personnel rejoigne le cadre sociohistorique du pays
de Lepage. Durant deux heures, la
scène est occupée par un seul interlocuteur qui dévoile ses propres
impressions, ses sentiments et ses souvenirs hantés par des moments de plaisir et
des moments de détresse. En fin de compte, le monologue de Robert Lepage assure le passage de la réalité à la fiction imbue d’une
autocritique pourvue d’éléments narcissistes. De même, l’artiste, dans un
espace hors – scène, nous emmène à valoriser des moments de sa vie privée et sa
décision de devenir comédien. Une confession de profundis ? Oui et non, cela dépend de point de vue de
chacun.
Nektarios – Georgios Konstantinidis
Spectacle en français sous-titré en grec, Centre Culturel
Onassis, 107 Sygrou Avenue, 24 – 27 Octobre 2017, 20 h 30
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