La pièce de Guillaume
Gallienne, intitulée Les garçons et Guillaume, à table ! et
écrite en 2007, est basée sur des éléments autobiographiques. A partir de là,
on considère la construction de l’écrivain français comme un long soliloque,
rompu dans son développement par des voix internes qui se manifestent en tant
qu’interventions. Il s’agit d’un monologue étant donné que les propos du « je »
parlant traversent une étape de délire linguistique pour aboutir à une espèce
de contrôle interne du langage énoncé.
Cependant, au fur et à mesure
que la parole de Guillaume se développe, il y a d’autres voix qui interviennent
des tréfonds de la substance émotionnelle du protagoniste. Les susdites voix
forment toute une mosaïque d’informations d’ordre cognitif, esthétique et
sentimental. Cela dit, il se déploie devant le lecteur/auditeur/spectateur des
menus détails de la vie de Guillaume. En effet, les détails auxquels on se
réfère ne font qu’une peinture du tableau vivant de la vie même de l’auteur.
Ce qu’on cherche à interpréter
dans le texte c’est la relation de Guillaume avec ses proches et notamment avec
sa mère qui s’adresse toujours à lui comme s’il était une fille ! De cette
façon, l’entourage du garçon lui a insufflé l’idée qu’il n’est pas un être
masculin mais une présence carrément féminine. Le garçon cherchait donc à
imiter la voix et le comportement des femmes pour satisfaire sa mère qui le
traite comme un homosexuel. Le monologue de Guillaume Gallienne ne décrit que la trajectoire d’une conscience
masculine vers sa maturité : chemin faisant, le héros se retrouve de l’intérieur,
c’est-à-dire il découvre son identité sexuelle. De toute façon, son
expressivité raffinée à la limite de la tendresse le range depuis sa naissance
du côté des « différents ».
Le personnage monologuant
parle de cet état des choses et dévoile en guise de confession devant le public
ses moments de doute et de certitude parfois. A vrai dire, Guillaume souffre
dedans car sa vie entière est fondée sur une espèce de malentendu et de
mensonge. Il se déchire en deux et ne sait pas quelle orientation sexuelle il
doit choisir. Lui-même, il se sent dans sa réalité de garçon alors que les
autres le considèrent comme une fille. La lutte de Guillaume, dans sa
confession, c’est de montrer que mise à part sa mère, la vie le conduit vers
les femmes. La vérité c’est que Guillaume fut depuis toujours un enfant
ordinaire et non pas extraordinaire. Il forme une présence masculine forte
malgré sa finesse, ses sensibilités, ses peurs et son comportement élégant. Il rencontre
la femme de sa vie et il se marie avec elle mais il n’a jamais convaincu sa
mère. Peut-être parce qu’elle voulait toujours le possédait et considère les
autres femmes comme… adversaires !
La mise en scène d’Anna Chatzisofia met en relief une
espèce de communication directe entre le comédien et le public tout en
soulignant le caractère comique du monologue. Le décor d’Evelyne Sioupi présente en détails la loge du comédien et chaque
objet provoque des allusions et des connotations qui complètent la parole. Par exemple,
l’éventail, objet extatique, crée un symbolisme fondé sur un certains clin d’œil
qui marque l’état des causes de la situation de Guillaume. Dans ses souvenirs,
le garçon et la fille se juxtaposent. Périclès
Lianos incarne Guillaume Gallienne avec beaucoup de bonne humeur et éloigne
le scepticisme conforme à la thématique traitée. Il change sa voix pour animer
les paroles des autres personnages et réussit à contrôler ses gestes pour ne
pas dériver à la parodie. La musique de Jacques
Drossos et les lumières de Vaggelis
Moudrichas focalisent sur les moments crucials et les non-dits.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre « Alkmini », 8 – 12 rue Alkmini, Athènes,
tél. 0030 210 3428650
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