Δευτέρα 19 Φεβρουαρίου 2018

Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne, traduction de Dimitra Kondylaki, mise en scène d’Anna Chatzisofia, Théâtre « Alkmini »

       
       La pièce de Guillaume Gallienne, intitulée Les garçons et Guillaume, à table ! et écrite en 2007, est basée sur des éléments autobiographiques. A partir de là, on considère la construction de l’écrivain français comme un long soliloque, rompu dans son développement par des voix internes qui se manifestent en tant qu’interventions. Il s’agit d’un monologue étant donné que les propos du « je » parlant traversent une étape de délire linguistique pour aboutir à une espèce de contrôle interne du langage énoncé.

       Cependant, au fur et à mesure que la parole de Guillaume se développe, il y a d’autres voix qui interviennent des tréfonds de la substance émotionnelle du protagoniste. Les susdites voix forment toute une mosaïque d’informations d’ordre cognitif, esthétique et sentimental. Cela dit, il se déploie devant le lecteur/auditeur/spectateur des menus détails de la vie de Guillaume. En effet, les détails auxquels on se réfère ne font qu’une peinture du tableau vivant de la vie même de l’auteur.
       Ce qu’on cherche à interpréter dans le texte c’est la relation de Guillaume avec ses proches et notamment avec sa mère qui s’adresse toujours à lui comme s’il était une fille ! De cette façon, l’entourage du garçon lui a insufflé l’idée qu’il n’est pas un être masculin mais une présence carrément féminine. Le garçon cherchait donc à imiter la voix et le comportement des femmes pour satisfaire sa mère qui le traite comme un homosexuel. Le monologue de Guillaume Gallienne ne décrit que la trajectoire d’une conscience masculine vers sa maturité : chemin faisant, le héros se retrouve de l’intérieur, c’est-à-dire il découvre son identité sexuelle. De toute façon, son expressivité raffinée à la limite de la tendresse le range depuis sa naissance du côté des « différents ».
        Le personnage monologuant parle de cet état des choses et dévoile en guise de confession devant le public ses moments de doute et de certitude parfois. A vrai dire, Guillaume souffre dedans car sa vie entière est fondée sur une espèce de malentendu et de mensonge. Il se déchire en deux et ne sait pas quelle orientation sexuelle il doit choisir. Lui-même, il se sent dans sa réalité de garçon alors que les autres le considèrent comme une fille. La lutte de Guillaume, dans sa confession, c’est de montrer que mise à part sa mère, la vie le conduit vers les femmes. La vérité c’est que Guillaume fut depuis toujours un enfant ordinaire et non pas extraordinaire. Il forme une présence masculine forte malgré sa finesse, ses sensibilités, ses peurs et son comportement élégant. Il rencontre la femme de sa vie et il se marie avec elle mais il n’a jamais convaincu sa mère. Peut-être parce qu’elle voulait toujours le possédait et considère les autres femmes comme… adversaires !
         La mise en scène d’Anna Chatzisofia met en relief une espèce de communication directe entre le comédien et le public tout en soulignant le caractère comique du monologue. Le décor d’Evelyne Sioupi présente en détails la loge du comédien et chaque objet provoque des allusions et des connotations qui complètent la parole. Par exemple, l’éventail, objet extatique, crée un symbolisme fondé sur un certains clin d’œil qui marque l’état des causes de la situation de Guillaume. Dans ses souvenirs, le garçon et la fille se juxtaposent. Périclès Lianos incarne Guillaume Gallienne avec beaucoup de bonne humeur et éloigne le scepticisme conforme à la thématique traitée. Il change sa voix pour animer les paroles des autres personnages et réussit à contrôler ses gestes pour ne pas dériver à la parodie. La musique de Jacques Drossos et les lumières de Vaggelis Moudrichas focalisent sur les moments crucials et les non-dits.     

Nektarios-Georgios Konstantinidis


Théâtre « Alkmini », 8 – 12 rue Alkmini, Athènes, tél. 0030 210 3428650

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