Le titre de la pièce Mon fils
Nikolas Mantzaros de Chryssa
Spilioti se réfère bien entendu au fameux compositeur grec, vu de par les
yeux de sa mère Regina Turini. Nikolas Mantzaros est né à Corfou en 1795 d’une
famille riche. Son père Iakovos Chalikiopoulos-Mantzaros était juriste ayant
fait ses études en Italie. Sa mère Regina Turini, poétesse et musicienne
descendante d’une famille noble, raconte l’histoire de ses proches parents et
met l’accent sur sa relation avec son fils. En effet, Nikolas, dès l’âge de
huit ans, a étudié le piano et la théorie de la musique auprès de sa mère.
La pièce de Chryssa Spilioti est un monologue
caractéristique dominé par le parler local et mêlé des paroles italiennes qui
donnent un charme particulier à son langage. Regina présente avec humeur et
ardeur la relation entre mère et fils, une relation qui porte surtout sur l’art
de la musique. La mère a insufflé à son fils l’amour pour la musique et la
composition. Regina étale des détails assez émotifs qu’elle situe dans un cadre
historique et sociopolitique très précis.
L’affection de la mère de
Nikolas reflète le lien archétypal entre mère et fils. La mère suit de près les
premiers reflets de sentimentalité de son enfant qui suit le chemin de la musique
ne sachant pas encore qu’un chemin glorieux l’attend. En vérité, au bout des
quelques années, il devient ami du grand poète Dionissios Solomos. Sa vie
commence à prendre une nouvelle allure à partir du moment où il commence à
prendre en conscience de sa grécité, c’est-à-dire de son identité hellénique. D’ailleurs,
son ami Dionissios Solomos crée un très long poème, « L’Hymne à la liberté »
qui sera plus tard l’hymne national. Les deux artistes-créateurs s’engagent
dans une lutte et aspirent à voir un jour la patrie libérée et prête à se
former en tant qu’état institutionnalisé. La cause est grave et l’opération
doit s’élever à la hauteur d’un niveau approprié. La mère obsédée par son attention
pour son fils voit avec beaucoup de joie la « rencontre » de la
poésie et de la musique.
L’Hymne nationale de la Grèce
est un fait. Cependant, il faut trouver la marche de la musique : un fugua,
une cantate ou bien une marche militaire ? La question qui se trouve au centre du dilemme
c’est la sentimentalité diffusée par la grande poésie de l’hymne national qui
est une ode, un chant à la liberté. La musique apporte à chaque strophe les
sentiments d’apothéose de la paix à travers le chant du conflit inévitable.
La mise en scène d’Avgoustinos Remoundos s’appuie sur des
petits objets de l’espace dominé par un grand cadre dans le quel on voit la
comédienne. Chryssa Spilioti sort du
cadre et prend contact avec l’espace dans des moments qui facilitent l’approche
entre elle et le public. Mûrie par l’expérience théâtrale, elle circule avec
beaucoup d’aisance dans le lieu de l’action et raconte son récit de mère affectueuse
absorbée par des particularités de la vie de son fils musicien. L’on remarque
la belle robe qu’elle porte (décors-costumes : Tonia Avdelopoulou) et sa façon de rendre son expression corporelle
ainsi que ses gestes bien équilibrées. La pièce de Chryssa Spilioti répand dans l’espace une émotion spéciale due
pour la plupart à la fusion des vers et de la musique qui font l’apothéose de l’hymne
national.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Vault, 26 rue Melenikou, Votanikos, tél. 0030 213 0356472
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