Bent a été créée en 1979 au Royal Court à Londres avec Ian McKellen, et à Broadway avec Richard Gere (Tony Award de la meilleure pièce qui a été traduite dans plus de vingt langues). Et à Paris en 1981, jouée par Bruno Cremer. Cela commence au lendemain de « la nuit des longs couteaux », le 1er juillet 1934 et Martin Sherman évoque l’extraordinaire destin de ce Max, un jeune noctambule insouciant, brutalement confronté à la barbarie nazie. Poursuivi, il se cache et fuit sur les routes d’Allemagne avec son compagnon Rudy, un danseur de cabaret. Arrêtés, ils sont envoyés à Dachau. Mais Rudy n’arrivera jamais à destination et Max, terrorisé, reniera son ami…
Là-bas, il portera l’étoile jaune au lieu du triangle rose pour les homosexuels). Et l’amour singulier et intense qu’il a pour Horst, un autre détenu, lui permettra de trouver le courage de résister à l’ignominie et à l’arbitraire du système concentrationnaire nazi. Il assumera enfin son homosexualité, jusqu’à un ultime défi…
Une magnifique leçon d’humanité, de volonté et d’amour. A l’ère de la violence et du dénigrement des faibles, Bent est malheureusement à nouveau d’actualité. Si les sociétés n’acceptent pas la diversité, le racisme et la ghettoïsation des minorités continueront à exister et cette pièce restera comme un cri de protestation pour la liberté, l’amour et la dignité.
Petros Zoulias privilégie dans sa mise en scène la tendresse, la peur, l’angoisse mais aussi la volupté et met l’accent sur la cruauté et l’abjection quotidiennes. Il a très bien dirigé Memos Begnis et Ioannis Athanassopoulos, excellents dans ces rôles psychologiquement exigeants. Un spectacle chargé d’émotion que vous devez aller voir
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Chora, 18-20 rue Amorgou, Athènes, T. : 00302108673945
https://www.youtube.com/watch?v=pchdoHGfbNw
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