La pièce de cette actrice, scénariste et dramaturge britannique de cinquante quatre ans a été créée au Royal National Theatre en 2001. Felix Humble rentre chez lui pour les funérailles de son père. D’abord seul en scène, trébuchant et bégayant, il semble moins humble qu’attardé. En fait, ce chercheur en physique théorique espère bientôt trouver « la mère de toutes les théories, une théorie des champs unifiés », même si, pour le moment, il a du mal à trier: «Les équations n’existent pas pour ce que je peux déjà ressentir. Les modes d’excitation -la sonnerie a trop de couches- Je ne peux pas… retenir toutes les notes, toutes les variables, toutes les harmonies dans ma tête. »
Quand Flora, sa mère arrive, nous comprenons certains de ses problèmes (au moins dans les domaines social et personnel, sinon scientifique). Plus qu’arrogante, elle blâme sa misère: « J’ai été doublement malchanceuse dans ma vie. Épouser un biologiste et donner naissance à un physicien. » Parmi les autres personnages, le voisin de Humble, George Pye, proche de Flora et sa fille Rosie, avec laquelle Félix a eu une relation amoureuse mais qu’il a quittée il y a sept ans. Et Félicité, la fille de Rosie, environ sept ans mais que nous ne verrons pas. Il y a aussi Mercy Lott une amie de la famille amoureuse de George). Et le jardinier, Jim : ici, les noms sont tous un peu chargés de sens…
Humble Boy est aussi une version d’Hamlet de Shakespeare avec de nombreuses similitudes et quelques différences importantes. Félix est assez instable et la question d’être ou ne pas être se pose chez lui. Significative est la présence (et l’absence) d’abeilles très réelles : l’apiculture était un passe-temps de son père. C’est le genre de pièce où arrivent des choses malheureuses après l’incinération d’un cher papa et l'autrice sait bien montrer l’évolution des relations entre Félix et sa mère mais aussi entre elle et George, cet été-là. Et les changements, du moins chez Flora et Félix, sont assez convaincants mais un peu trop vite atteints dans cette comédie très drôle où il y a quelques surprises.
Ce bon divertissement a été traduit et créé pour la première fois en Grèce. Konstantina Nikolaïdi en fait ressortir tout l’humour noir en équilibrant avec habileté, comique et drame dans un espace symbolique où chacun se heurte à l’autre et aux idées qu’il exprime. La pièce, jouée par d’excellents acteurs, comporte une certaine dose de cynisme mais aussi de mélancolie…Un festin réussi de mots, images et allusions.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Syhrono Théâtre, 45 rue Evmolpidon, Athènes, T. : 00302103464380
https://www.youtube.com/watch?v=OQOV9csNeeI
Δεν υπάρχουν σχόλια:
Δημοσίευση σχολίου