Κυριακή 28 Ιανουαρίου 2018

Nouvelle page (Chapter Two) de Neil Simon au Théâtre « Mikro Gloria »

     

       Neil Simon est un auteur dramatique américain, enclin plutôt à une graphie théâtrale qui place au centre de ses thématiques la « lutte » entre le comique et le sérieux. La préoccupation majeure de Simon, c’est la mise en relief de tout ce qui considère la vision du monde colorée de toutes les couleurs possibles. La procédure s’élargit pour se soumettre à la fin à l’élément bipolaire oscillant entre le blanc et le noir. Neil Simon observe avec hardiesse l’entourage de ses personnages qu’il voit de l’intérieur. Il s’agit d’ailleurs d’une façon d’envisager des moments de sa vie à lui, de ses rencontres furtives ou encore plus stables en ce qui est de leur durée « socio-temporelle ». Cela dit, la sociabilité des personnages – anaphores de Simon semble être attachée à une espèce de temps qui marche de pair avec l’ambiance vertigineuse dans laquelle se développent les héros des pièces du dramaturge américain. On n’oublie pas que l’Amérique est fortement associée à l’idée que l’on a d’elle à travers la notion « compacte » de l’idéologie de l’Utopie : Le « rêve américain » (« american dream ») traverse toute approche de la dramaturgie américaine, qui se veut soit tragique et dramatique, soit sérieuse, romantique souvent, mais surtout légère.

     Sous cette optique, Neil Simon peut être considéré comme le Feydeau « hyper atlantique », un auteur donc dramatique à la recherche des grands boulevards de Paris. Si à Paris on s’amuse encore aujourd’hui avec les blagues autour d’un cocuage, à New York on se laisse aller à des exaspérants gags humoristiques autour d’un cocuage disons « kinky ». Or, le cocuage est censé être chargé d’un même matériel moral même s’il s’agit d’un couple de gays. Homme ou femme victime de cocuage, la douleur est pareille. Simon parle aujourd’hui de la question du mariage des homosexuels mais il défend la cause des victimes, c’est-à-dire de tous les blessés et des torturés, de tous les vaincus de la « guerre du sexe ».
     Dans Nouvelle page (Chapter Two), pièce écrite en 1977, Georges Schneider, écrivain, veuf, n’ose et ne veut plus connaître une autre femme de peur de la perdre comme la précédente. Cette « certitude » devient une obsession majeure, excentrique, amusante et enfin ridicule. De même, Jennie Malone, comédienne, évite avec ardeur les rendez-vous organisés par ses proches. De plus, elle vient de vivre tout ce qu’un divorce entraîne. Elle ne veut plus goûter de pareil état d’être lui préférant ce sentiment de liberté absolu qu’elle ressent sous les conditions créées par la séparation.
     Dans la représentation d’Athènes, au Théâtre « Mikro Gloria », la traduction et la mise en scène de Yannis Moschos mettent l’accent sur l’actualisation de la pièce de Neil Simon. De toute façon, le public athénien a déjà plusieurs fois vu portée sur scène la Nouvelle page ainsi que l’ensemble (ou presque) de la dramaturgie de Simon qui lui est familière. Yannis Moschos garde toute la fraicheur d’une pièce qui aurait risqué, si l’on peut dire, de passer comme une œuvre périmée. En effet, le traducteur et metteur en scène opère sur certaines expressions langagières qui portent sur le jeu, l’attitude sur le plateau et surtout les grimaces, en tant que gestes du visage. Yannis Moschos obtient un résultat exquis, en combinant des choses hétéroclites, comme la veste vieillie par le temps et notamment par Georges, le personnage qui la porte. Au contraire, les habits de Léo, frère de Georges, gay, sont des couleurs vivantes qui expriment, après tout, la vivacité de Léo comme intermédiaire entre son frère et la femme qu’il lui propose. Le même esprit jaillit des habits des deux femmes, ce qui garantit la symétrie entre jeu et espace. (décors – costumes : Tina Tzoka).   
     Dans le rôle de Georges Schneider, Taxiarhis Hanos s’exprime avec beaucoup de « fausse » sentimentalité, outil généreux quand on pratique le théâtre léger. Associé au frère, incarné par Anguélos Bouras, Hanos projette sa corporalité plutôt statique et lourde, à la limite du trapu. Contrairement au rôle de Georges, Léo de Bouras met en situation sa légèreté d’être et ses gestes peut-être trop mouvementés.
     Dans le terrain des femmes, l’harmonie du spectacle est assurée par Maria Kallimani (Jennie Malone) et Andrie Théodotou (Faye Medwick). Toutes les deux forment un couple scénique de haute qualité, ajoutant à l’ensemble des comédiens leur « historique » de femmes mal menées par leur mariage et par leur relation avec les hommes.
     L’on pourrait dire que la représentation de la Nouvelle page offre au public le plaisir d’un spectacle amusant et riche de moments d’humour et de détente. Et pour finir, on doit mentionner la belle manipulation de la musique, fondée sur le quintette de Luigi Boccherini, actualisé aussi pour répondre aux exigences du spectacle dans l’ici et maintenant. Indépendante par rapport aux actions de l’intrigue de la pièce, la musique compose, elle seule on dirait, une action interne qui fonctionne comme un commentaire bien osé et bien dosé.    

Nektarios-Georgios Konstantinidis


Théâtre « Mikro Gloria », 7 rue Ippokratous, Athènes, tél. 0030 210 36 42 334

Δεν υπάρχουν σχόλια:

Δημοσίευση σχολίου