Anton Tchékhov est un auteur russe très connu du public
grec qui a eu souvent l’occasion de voir portées sur scène pratiquement toutes
ses pièces. D’ailleurs, les grands comédiens dans l’histoire du théâtre en
Grèce ont presque tous attaché leur nom et leur notoriété aux grands rôles de
la dramaturgie de Tchékhov.
Oncle Vania se place
parmi les pièces les plus aimées de la part des spectateurs mais aussi de la
part des comédiens d’expérience auxquels s’offre la possibilité, à travers
cette œuvre, de construire à zéro certaines personnalités comme l’oncle Vania,
le docteur Astrof et d’autres. Vania exprime l’effort interminable de se donner
en entier pourvu que son travail soit reconnu tout en ajoutant sur sa fierté
d’homme. L’on pourrait dire que les personnages autour de lui ne font que
fortifier sa « gloire » : En tant que satellite ou membre d’un
orchestre dirigé par lui, les compagnons de route de Vania dépeignent le
mouvement incessant, un mouvement symbolisé par les « éternelles »
valises portées par les uns et les autres, rien que pour bien fixer l’espace de
Vania.
La représentation au Théâtre
« Anessis » suit le cours
de la pensée ci-haut formulée dans le but apparemment de faire dégager l’esprit
de paix ensemble avec celui de la révolte : Vania vacille entre les deux
humeurs et cela produit une situation centrale censée exprimer l’envie d’un
équilibre salutaire.
Toutefois, Démosthène Papadopoulos, metteur en
scène, traducteur et responsable de l’éclairage ainsi que de la musique de la
représentation, n’arrive pas à trouver l’harmonie de son spectacle ce qui est
dû, à mon avis, au besoin de montrer surtout la décadence des forces motrices
qui vivifient les personnages – anaphores. En fait, il n’a pas trouvé le chemin
vers le rajeunissement de la pièce s’il est question, à vrai dire, d’opérer sur
un système donné en passant outre sur l’esthétique qu’on veut défendre. Pourtant,
la mise en scène de Démosthène
Papadopoulos ne prête aucune attention à la clarté de l’esthétique même
s’il s’agit de vouloir coûte que coûte moderniser ou encore plus amusant
« post-moderniser » une pièce quelconque.
Cependant, le talent de Démosthène Papadopoulos est bien
apprécié par la critique et par le public grec. Il s’agit d’un acteur dont
l’expérience aurait pu garantir la création d’une atmosphère valable et pure, à
travers le personnage de Vania qu’il interprète. Monsieur Papadopoulos, dans le
rôle de Vania, repose sur une esthétique criarde et bien éloignée des
« bienséances » de l’actualité théâtrale. Sa création de l’oncle
Vania n’a aucun (ou presque aucun) support en dehors du nom du personnage en
tant que référence. L’esthétique et la thématique torturées, il y reste
seulement la structure de surface de la pièce sur scène, chose qui n’a présenté
aucun empêchement vital, concernant le passage de l’axe horizontal à l’axe
vertical de la construction scénique.
En outre, vues les intentions
du metteur en scène, les comédiens – rôles baignent dans une atmosphère de
laisser aller. En tant que docteur Astrof, Vassilis
Bisbikis soutient une sorte de réalisme mal placé et mal à l’aise. L’Elena
de Thalia Matika essaie de sauver la
face qui risque de virer dans une sexualité extravagante. Aux antipodes de
cette bonne comédienne après tout, la Sonia de Sophia Panagou, bien qu’elle défende la figure austère et par trop
fermée en elle-même, découpe son personnage du reste de la troupe et donne
l’impression qu’elle veut s’emparer de tout instant du spectacle. La mise en
scène et l’esthétique du « boiteux » rendent le personnage de Sonia
étranger par rapport à tous les autres.
Il est à noter que le reste
des comédiens de la troupe, Théodoros
Kandiliotis (Sérebriakof), Dimitris
Diakossavas (Marie), Dimitris
Kapétanakos (Téléguin) et Manos
Kazamias (Marine) forment un ensemble de personnages auxiliaires, très bien
manié, dans le but de présenter un entourage vaguement tchékhovien même s’il
représente sur le plateau une esthétique bourrée d’esthétiques sans aucune
cohérence. Notons, par ailleurs, que la
scénographie de Stavros Litinas
permet la communication de l’intérieur à l’extérieur et vice versa, alors que
les costumes d’Ilénia Douladiri, c’est la catastrophe. Ils
suivent la mentalité de n’importe quoi.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre « Anessis », 14 Kifissias Avenue,
Ambelokipi, tél. 0030 210 74 88 881
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