Τετάρτη 13 Σεπτεμβρίου 2017

Cyclope d’Euripide par le Théâtre « Neos Kosmos » – Festival d’Athènes et Epidaure 2017

       
Cyclope d’Euripide est l’unique drame satyrique conservé et trouvé à peu près intact selon les philologues. Il s’agit d’une pièce d’inspiration comique qui développe l’instantané de l’aveuglement du géant par Ulysse et ses compagnons lors de leur périple aventureux. Ulysse arrive affamé et malmené par la mer agitée et ennemie à son égard. Il se trouve à Aetna, le pays de Cyclope, et plus précisément, près de la caverne – habitation de Polyphème. Ce dernier s’apprête à avaler de la viande humaine, c’est-à-dire Ulysse et ses compagnons qui lui semblent comme une gourmandise inattendue. Pour se protéger, le général grec invente l’aveuglement de Cyclope au moyen d’une grosse branche d’arbre qu’il rend pointu.

       Le drame satyrique n’est ni tragique ni comique, chose qui ne donne pas beaucoup de liberté au metteur en scène. Au contraire, on a besoin d’un minimum d’équilibre pour garder intacte l’orientation de la pièce, selon les principes aristotéliciens.
       La représentation du Théâtre « Neos Kosmos » a su mener avec justesse, l’on pourrait dire, l’action du drame satyrique. La mise en scène de Pantelis Dentakis a mis l’accent sur le côté spectaculaire de la pièce et a évité ainsi les difficultés concernant l’esthétique du jeu. L’esthétique baigne ente le burlesque et le grotesque qui arrive à un moment à la limite du macabre. La présence des phallus et les paroles grossières renvoient au discours d’Aristophane. L’intrusion de la musique grecque populaire souligne, d’une façon discrète, un commentaire sur l’immigration. D’ailleurs, les costumes de Georgia Bourda portent à la lumière du jour les structures conceptuelles du drame satyrique et sauvegardent le principe d’équilibre qui concerne le genre précis. Dentakis renforce l’esprit magique de contes de fée et crée un univers des présences oniriques, propre à un récit destiné aux enfants.
       Il faut aussi souligner que le texte d’Euripide se complète par des extraits d’Odyssée d’Homère et des Idylles de Théocrite, traduits par Pantelis Boukalas. En somme, un spectacle qui propose des solutions concernant l’esthétique de la représentation du drame satyrique.       

Nektarios-Georgios Konstantinidis

Spectacle vu le 7 septembre au Théâtre Hérode atticus (en grec, sous-titré en anglais)


Παρασκευή 1 Σεπτεμβρίου 2017

Perses d’Eschyle par l’Organisation Théâtrale de Chypre – Festival d’Athènes 2017

     
       Les Perses d’Eschyle est une tragédie historique, basée sur la bataille de Salamine et écrite quatre ans après la victoire des grecs. Pourtant, le poète tragique place l’action à Soussa, la capitale des Perses. Là, ce n’est pas le roi Xerxès qu’on attend mais c’est plutôt le fils Xerxès qu’on se prépare à recevoir : Atossa, la reine-mère attend son fils dans une grande intensité causée par le pressentiment de la défaite. Eschyle, dans cette tragédie, met surtout l’accent sur la sentimentalité et l’émotion jaillies de par la mise en place de la relation archétypique entre la mère et le fils.

     La représentation de la tragédie dans le théâtre ouvert Hérode atticus, aux pieds de l’Acropole, fut menée par Aris Biniaris, metteur en scène et musicien à la fois. Notons que Biniaris emploie ses deux fonctions dans le but de présenter au public un spectacle tout à fait particulier. En effet, il s’appuie sur la prosodie de la traduction de Panaghiotis Moullas qui garde la rime et souligne de cette façon la poéticité du texte. Le spectacle réunit harmonieusement les sons de la voix des comédiens qui débitent leurs paroles ainsi que les sons de deux tambours. Les instruments musicaux donnent le ton avec  efficacité au mouvement du corps des comédiens. Il faut souligner que cette jonction crée l’impression d’un vertige corporel qui fait référence aux danses orientales de Derviches. D’ailleurs, au moment crucial de l’appel du roi mort Darius, aussi bien Atossa que le Chœur se laisse aller à un rituel aux mouvements débridés, pathétiques et cruels dans sa conception. Aris Biniaris a su marier ensemble la musique et la parole et a obtenu un résultat extrêmement riche de connotations rythmiques et spectaculaires. Il a donc pu tirer un grand profit concernant l’esthétique du spectacle étant donné qu’il a transformé convenablement le mot en image. Par exemple, l’arrivée et l’exposition de Xerxès sur scène offre généreusement l’image intacte de la parole débitée par le Messager. C’est l’apogée de la notion du tragique et de la parole muée en image : Xerxès arrive humilié et dans la plus grande déchéance de ses habits de roi comme pour justifier les descriptions du Messager.
  Karyofyllia Karambeti n’a pas pu trouver le fil conducteur d’Atossa et s’est éloigné considérablement de l’archétype de la mère. La comédienne n’a pas pu garder l’ampleur du personnage qui se rétrécie d’une manière caractéristique. Charis Charalampous répond grosso modo aux exigences du rôle de Messager. De même, Nikos Psarras (Darius) et Antonis Myriagkos (Xerxès) défendent leur contribution avec aisance.
     L’Organisme Théâtral de Chypre, à travers cette tragédie d’Eschyle, a fait une production de haute qualité.

Nektarios-Georgios Konstantinidis


Spectacle vu le 30 août au Théâtre Hérode atticus (en grec, sous-titré en anglais)