Τετάρτη 27 Νοεμβρίου 2019

À bras ouverts, d’après le film de Guy Laurent et Marc de Chauveron, adaptation de Lakis Lazopoulos, mise en scène de Petros Filippidis


Dans ce film français (2017), Jean-Etienne Fougerole, un intellectuel de gauche, forme un couple paisible avec son épouse, une riche héritière, par ailleurs artiste.  Il fait la promotion de son nouveau roman A bras ouverts à un débat télévisé en direct quand un intervenant le met au défi d’appliquer ce qu’il préconise: accueillir chez lui des gens parmi les plus démunis. Pour ne pas perdre la face, Jean-Etienne Fougerole le prend alors au mot… Et une famille de Roms qui a vu le débat, va alors sonner le soir-même à la porte de sa villa de Marnes-la-Coquette. Le confort des Fougerole sera donc être troublé avec l’arrivée de ces cohabitants dont l’intégration dans le jardin familial sera facilitée par les retombées médiatiques, ce qui favorisera par ailleurs la vente du roman…
Ce n’est pas une suite des aventures de la famille de Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu de Philippe de Chauveron (2014), un film qui raconte l’histoire d’un couple de bourgeois catholiques (Christian Clavier et Chantal Lauby)  dont trois des quatre filles se marient l’une avec un musulman, l’autre avec un juif et la troisième avec un Chinoise; la quatrième, est amoureuse d’un catholique d’origine ivoirienne… Les auteurs nous livrent ici une histoire fondée sur les mêmes ressorts comiques et la même recette. Le rire va donc naître du choc de cultures, celle d’une famille de Français comme on disait autrefois « bien-pensants » et celle d’une communauté de Roms. Mais ici Les Fougerole  qui subissent cette « invasion » ne sont pas d’un milieu conservateur aux idées arrêtées comme dans l’autre film. Mais plutôt gauche caviar et qui prônent l’ouverture aux autres… Enfin plus sur le fond, que sur la forme.
Petros Filippidis crée ici un spectacle amusant, bien rythmé et agréable à suivre. La musique originale de Giorgos Andreou et les chansons de Nikos Moraitis et Lakis Lazopoulos accentuent le caractère divertissant de l’intrigue sans ignorer le message politique. Décor imposant et costumes  bien adaptés aux personnages que tous les comédiens interprètent avec un certain abattage.  Bref, du pur comique.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre « Bretagne », 7 rue Panepistimiou, Athènes, T. : 0030 210 32 21 579

Πέμπτη 21 Νοεμβρίου 2019

Mama Rosa d’après La Mamma d’André Roussin, adaptation de Jean-Marie Roussin, traduction en grec de Thodoris Petropoulos, mise en scène de Kostas Tsianos

En 1957, l’auteur français renoue avec ses origines méditerranéennes en s’inspirant librement du roman de Vitaliano Brancati, Le Bel Antonio.  Un jeune homme est de retour dans sa Sicile natale mais sa mère, la veuve Rosaria Magnano s’inquiète des ravages qu’il fait auprès des jeunes filles de Catane. Elle espère qu’il tombera enfin véritablement amoureux et de fait, il va lui annoncer qu’il a rencontré la femme de sa vie, Barbara, et un modèle de candeur et la fille de M. Puglisi, le notaire.
Mais, après deux ans de mariage, elle est toujours vierge… et pas enceinte. N’ayant pas été consommé, le mariage peut donc être déclaré nul par l’Église. Maître Puglisi entend remarier sa fille au vieux mais riche duc de Bronte. Et stupéfaite, Rosaria découvre que son fils est devenu impuissant et veut restituer à la famille, son honneur bafoué. Elle demande alors à son fils cadet Aldo de se substituer, la nuit venue, à son infortuné frère dans le lit de Barbara, bien entendu à son insu de la jeune femme. Impressionné d’avoir à honorer sa belle-sœur, Aldo ne parvient pas à ses fins… Pour éviter son union avec le vieux duc, Barbara fait alors croire qu’elle a vécu une belle nuit d’amour. Antonio retrouve alors ses moyens et lui donne ce qu’elle attendait…
Un sujet qui peut sembler graveleux mais les personnages exubérants et les situations sont farcesques et la pièce se termine par le bonheur mis en péril des héros. Sans doute l’œuvre de Roussin la plus pittoresque avec un dialogue truculent, même si la couleur locale frôle parfois ici le cliché. Mais le paradoxe: un  beau Sicilien impuissant, en fait aussi sa force et cette comédie renvoie aux Œufs de l’Autruche de ce même écrivain où un père apprend l’homosexualité de son fils.
Kostas Tsianos réussit à créer un spectacle drôle et bien rythmé malgré une mise en scène assez traditionnelle. Décor imposant et costumes de qualité. Vicky Stavropoulou (Mama Rosa) et Christos Chatzipanagiotis (Gildo) sont remarquables. Marinos Konsolos (Antonio) s’avère un jeune premier charismatique et Socrate Patsikas excelle en Père Giovanni. Maria Filippou (Giuseppina) très burlesque, forge ici une figure comique exceptionnelle. Bref, une comédie légère qui divertit le public athénien!
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Aliki, 4 rue Amérikis, Athènes. T. : 0030 2103210021.

Κυριακή 10 Νοεμβρίου 2019

Tailleur pour dames de Georges Feydeau, traduction et mise en scène de Yannis Bezos

Dans cette farce de 1886, le docteur Moulineaux a une liaison avec une de ses clientes, Suzanne Aubin, à qui il a donné rendez-vous…. Il a fait croire à sa femme, Yvonne, qu’il a passé la soirée au chevet d’un moribond, M. Bassinet qui va se présenter en parfaite santé chez les Moulineaux ! Ce monsieur Bassineet loue des appartements rue de Milan et trouve en la belle-mère de son médecin, une première locataire. Mais Moulineaux est aussi intéressé par un entresol, un ancien magasin de couturière et le réserve pour voir en secret son amante.
 A l’acte II, comme le plus souvent chez Georges Feydeau, tous les personnages vont se croiser. Aubin est à la recherche de sa femme Suzanne qui lui a fait croire qu’elle était chez son tailleur. Une ancienne maîtresse de Moulineaux, Rosa Pichenette, entre dans la boutique, armée de son chien. Cette prostituée raconte au docteur qu’elle a épousé un imbécile de mari et qu’elle l’a abandonné après deux jours de mariage. Suzanne prend Rosa pour une autre amante de Moulineaux qui, pour se disculper, se fait passer pour l’épouse d’Aubin. Avec Yvonne Moulineaux, à la recherche de sa mère censée habiter l’entresol et Bassinet, l’époux éconduit de Rosa, le quiproquo sera vite complet…
Yannis Bezos a construit sa mise en scène construit autour de la musique originale et des chansons de Foivos Delivorias, ce qui renforce le burlesque. Il a ajouté à la pièce originale  un commentaire en vers d’un rare comique où est commentée l’action. Ce qui rend le spectacle encore plus vivant et plus gai. Décor et costumes simples et efficaces. Le jeu des comédiens suit les règles qu’a mises en place Georges Feydeau pour cette farce. Résultat: un spectacle bien rythmé, drôle et de bonne qualité qui enchante le public athénien !
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Théâtre Proskinio, 8 rue Kapnokoptiriou, Athènes. T. : 0030 210 82 56 838

Κυριακή 3 Νοεμβρίου 2019

Un vrai cowboy de Marilia Samper Torres, traduction en grec de Maria Chatziemmanouil, mise en scène d’Hélène Gkassouka

Après l’enterrement de la mère, le père et la fille rentrent à la maison mais rien n’est comme avant… Le vieux père malade est perdu dans les souvenirs de sa vie conjugale et la fille, d’ âge mûr mais encore célibataire, ne peut pas organiser son avenir et mécontente de la situation,  se sent condamnée à s’occuper de lui. Bref une relation en crise! Et la communication entre eux s’avère difficile. Lui se sent seul, sa femme lui manque et la compagnie de la télévision est une maigre consolation. Il refuse de manger, dort sur sa chaise et se montre incapable de faire ses besoins.
En attendant la visite de sa fille, il se plonge dans ses pensées et évoque des moments agréables. Il a des visions: un cowboy, John Wayne, lui rend visite et ils discutent comme de bons et  vieux amis. Le cowboy incarne l’homme idéal de la jeunesse, vaillant devant le danger, à  la volonté de fer: un idéaliste sans concessions. C’est aussi et et surtout un grand admirateur et séducteur de femmes. Cette rencontre  adoucit les derniers jours du père qui souffre de la disparition de sa épouse.
La dramaturge brésilienne, quarante-cinq ans est pleine de tendresse et de mélancolie pour ses personnages et met ici en valeur le manque de communication entre les gens. L’individu souffre aujourd’hui de tous ses efforts pour avoir une situation qui en vaille la peine. Mais il y a le mépris de l’autre, de celui qui aurait pu être son associé, son collaborateur, son partenaire. Dans cette pièce  écrite en 2006, Marilia Samper Torres  traite de l’utile et l’agréable de la vie quotidienne et ses personnages sont plus des symboles et des êtres enfermés dans un huis-clos étouffant et mortel.
Hélène Gkassouka a su créer un spectacle émouvant entre comique et drame sans alourdir la pièce dont elle souligne le caractère métaphysique en insistant sur  son optimisme. Yannis Fertis (le Père) montre toute  la fatigue et la déception de ce personnage qui cherche l’espoir dans ses rêves. Ioanna Mavrea  joue une fille dure qui dissimule sa faiblesse. Dans le rôle de John Wayne, Vassilis Mavrogeorgiou est un personnage plein de gaieté qui met en valeur la signification du cowboy dans la vie du Père.
 
Nektarios-Georgios Konstantinidis
 
Théâtre  Mikro Chorn, 10 rue Amérikis, Athènes. T. : 0030 2118005141