Τρίτη 26 Μαρτίου 2024

Du Sexe de la femme comme champ de bataille de Matéi Visniec, traduction de Natasha Sideri, mise en scène de Stelios Patsias

Peu après la guerre en Bosnie, l’auteur a écrit avec fougue en trente scènes, cet essai théâtral dense où il analyse en détail les pensées, arguments, conclusions  sur la complexité de la psyché avec une tendance à la méchanceté…

Le dramaturge roumain francophone, malgré ses accusations trouve finalement un exutoire dans un scepticisme optimiste qui apaise le traumatisme. Un enfant à naître est toujours innocent et suscite l’espoir de lendemains meilleurs sans calamités, ni sans ni larmes, bref, sans tous les malheurs dus à l’absence coexistence pacifique à l’échelle planétaire depuis l’origine du monde.

Comme l’indique clairement le titre, Du sexe de la femme comme champ de bataille, le thème principal est ici la violence de genre, ses perceptions stéréotypées et les conséquences dévastatrices qu’elle a sur la vie des gens, quelle que soit la situation spatio-temporelle. Les femmes sont totalement dévalorisées et doivent servir  aux objectifs de vengeance, ici révélés les instincts sombres et sexuels. Dans ce conflit civil, le viol de la femme par un ou plusieurs combattants, est une tactique militaire écœurante pour humilier moralement l’ennemi.

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Les deux femmes ici expriment la solidarité contre la maltraitance, retraçant toutes les étapes de l’obscurité, à la lumière. Dorra a été violée et porte dans son ventre un enfant: son père est la guerre et sa mère, dans l’horreur. Au fil des séances avec la psychologue américaine Kate, confrontée elle aussi à ses propres blessures, elles prendront les décisions qui changeront leur vie.
Nous avons relu le texte en français et la traduction en grec de Natasha Sideri est solide. Stelios Patsias le met en scène avec ingéniosité, en soulignant l’esthétique du texte, partant du réalisme jusqu’au rêve-fantaisie, à un absurde à la limite du grotesque, voire du macabre.
L’espace scénique (décor et costumes de Maria Palanza) est simple : au centre du plateau, un lit d’hôpital et au sol, une ligne claire délimitant le lieu d’action: comme la mosaïque de l’institution thérapeutique ou les tranchées. Nicole Dimitrakopoulou (Dorra) et Sophia Palanza (Kate) incarnent avec une grande fluidité ces personnages. Elles nous donnent l’impression de mondes psychiques grand ouverts. Leur style de jeu à l’humour caustique, est adapté à une « philosophie du mais » où hypocrisie, racisme, intolérance, suspicion et  duplicité de chaque Balkan à l’égard de son voisin différent, sont mis à nu.

Les personnages lèvent de façon répétée un verre de vin et cela culmine  à la fin avec une chute abrupte du texte. L’alternance d’éclairage-clés de Nafsika Christodoulakou et la composition musicale de Giorgos Kassavetes créent une  menace rampante et une terreur, en renforçant le caractère invisible des mots et de certains événements.
Stelios Patsias met en scène un enfant à naître exigeant nourriture, caresses et affection de sa mère à travers son utérus, menaçant de crier s’il en est privé. Antonis Papadakis et Lefteris Katahanas, à moitié nus, avec un masque sinistre, créent une image puissante… Nous avons alors des sentiments mélangés de compassion pour le fœtus, et de malaise devant le monde misérable qui va être le sien… A ne pas manquer !

 Nektarios-Georgios Konstantinidis

Théâtre Choros, 6-8 rue Praviou, Athènes, T. : 0030 2103426736

https://www.youtube.com/watch?v=JIOxe5xLQ2I

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