Aux Balkans, en des temps troublés, histoires de trahison, conflits civils, grandes puissances qui s’affrontent créent des sécessions, guerres et révolutions dans des lieux d’une importance géopolitique particulière où les États-Unis sont omniprésents. Et le Kosovo, ce morceau de terre, devient un prix à revendiquer.
Dans un élan de patriotisme, l’éclairagiste essayera de piloter une machine volante artisanale pour diffuser des proclamations indépendantistes et être un héros aux yeux de son père décédé et de la nation. Un scénario qui rappelle le légendaire Underground d’Emir Kusturica (1995) mais sans les personnages qui s’apparentent plus ici à des caricatures.La juxtaposition comique des héros et l’alternance tonitruante d’actions absurdes et sarcastiques participent à une satire impitoyable de la psyché du lumpen, des excès nationalistes et des ambitions inaccessibles, de l’opportunisme politique écrasant l’art, de la censure impitoyable et presque absurde, et de la soumission à toute force qui peut garantir une paranoïa absolue, une décadence humiliante et une confusion impensable.
Enke Fezollari suit la ligne dramaturgique qu’il s’est fixée et crée un spectacle dense avec élans d’interprétation intenses, chorégraphies légères, nombreux airs des Balkans, reconstitutions de clichés reconnaissables, extraits d’œuvres patriotiques prospérant sous les régimes autoritaires, tours comiques improvisés et confrontations assourdissantes. Mais l’action avec une tension artificielle, n’est pas ici soulagée par des scènes plus douces qui permettraient aux personnages d’exister avec clarté.